La corruption, impunité et justice inféodée: ces trois grands maux de la mère Afrique

Il nous a toujours été enseigné sur les bancs de l’école que l’Afrique, le berceau de l’humanité regorge les plus grandes richesses naturelles et beaucoup d’atouts pour son développement.

C’est aussi à l’école qu’on nous fait réciter depuis plus d’un demi-siècle les causes du sous-développement des pays africains dont entre autres, le manque de mains d’œuvre qualifiées, l’inadéquation formation/marché de l’emploi, le manque de débouché, l’absence de modernisation des méthodes culturales, le fort taux d’analphabètes et que sais-je encore ?

Plus de 60 ans après les indépendances, l’Afrique continue de répéter presque ces mêmes causes. Et l’on se demande si la société africaine elle-même ne porte pas en elle-même les germes de la situation dans laquelle elle végète.

J’en passe !

Revenons à présent à notre mode de gouvernance dans la plupart de nos pays, un mode de gouvernance hérité du colonisateur.

Le plus souvent, lorsqu’on aborde des sujets liés à la bonne gouvernance et à la démocratie, on entend le commun des mortels dire que chaque peuple a ses réalités et que l’Afrique doit adapter son mode de gouvernance selon les siennes qu’on ne précise malheureusement jamais. On ressasse encore que le colonisateur a mis beaucoup de temps pour y arriver comme s’il fallait attendre encore des milliers d’années pour que l’Afrique puisse être capable d’imiter le bon modèle.

Il s’agit en réalité d’un faux problème, un subterfuge pour les partisans de l’ordre ancien et du statu quo. Rien n’empêche en effet les pays Africains de bien copier le mode de gouvernance et la démocratie basés sur le modèle occidental. Pour s’en apercevoir, il suffit juste de jeter un coup d’œil observateur sur l’excellente assimilation des religions importées en Afrique. Pourquoi les Africains excellent-ils dans l’interprétation et la pratique des Écritures saintes contenues dans la Bible et le Coran avec autant de zèle et en si peu de temps alors qu’ils peinent à en faire autant dans le domaine de la démocratie et du développement ? C’est en Afrique que l’on verra également l’opinion publique et les proches d’un monsieur nommé à un poste de responsabilité prendre ce dernier pour un idiot s’il ne parvient pas à s’enrichir suffisamment par les détournements de fonds publics. Par ailleurs, nous aimons constamment risquer notre vie pour rallier les USA et les pays d’Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre, Belgique…) parce qu’on considère ces pays comme des Eldorados. Même les dirigeants et les nantis d’Afrique y envoient leurs enfants pour de hautes études ou pour y rester dans le but de travailler à vie. Mais il y a une question qu’on refuse de se poser : si dans ces pays, on gérait les affaires de l’Etat comme on en fait chez nous en Afrique, est-ce que nous aurions cette envie effrénée d’y aller pour notre mieux-être ?

Parlons à présent de nos plus grands maux en Afrique.

Hormis ce sentiment collectif et légitime qui nous met en colère contre le néocolonialisme dont sont victimes la plupart de nos pays africains, trois grands maux pires que le néocolonialisme retardent l’Afrique. Il s’agit bien sûr de la corruption, de l’impunité et du caractère inféodé de nos systèmes judiciaires.

C’est en cela qu’il convient de se demander comment il serait possible pour les pays africains de se développer lorsque les auteurs de crimes économiques, béquilles des pouvoirs ne sont jamais poursuivis pour leurs crimes. Comment nos pays peuvent-ils sortir du sous-développement lorsque l’hémorragie financière qui fait couler des torrents de capitaux font saigner à blanc toutes les régies financières de nos Etats ? Comment un pays peut-il se développer avec une justice inféodée au pouvoir et toujours prête à protéger les fossoyeurs de nos économies nationales au même moment qu’elle fabrique des infractions et délits de justice inexistants pour traquer les concurrents gênants ?

Est-ce de cette façon que les pays où nous aimons envoyer nos enfants pour étudier et chercher leur “bonheur ” sont aussi gérés ? Non !

Le néocolonialisme est à combattre certes, mais le plus grand mal de l’Afrique c’est bien l’Africain lui-même, est-on tenté de conclure.