Togo, depuis 2017, la gestion de certains hôpitaux publics est confiée à des structures privées. Portée par le désormais ex ministre de la santé, Professeur Moustafa Mijiyawa, devrait permettre à des formations sanitaires publiques en très mauvaise santé de retrouver un certain dynamisme. Malgré les chiffres tambourinés par l’ancien ministre de la santé, les hôpitaux sont toujours dans un état comateux.

Les hôpitaux publics sont donc dans une situation préoccupante. Certains observateurs parlent même de la crise de l’hôpital public. Et la contractualisation mise en place depuis quelques années, ne semble pas apporter un changement particulier à la situation. « La majorité des répondants ayant eu affaire à un hôpital public pendant l’année écoulée signalent avoir au moins une fois eu des problèmes de longs temps d’attente (77%), de délabrement des infrastructures (71%), de pénurie de médicaments ou d’autres matériels (68%) et d’absence de médecins ou d’autres personnel soignant (54%) », note Afrobarométre dans une enquête publiée début juillet 2024.

Par conséquent, « la majorité (56%) des Togolais désapprouvent les performances de leur gouvernement dans l’amélioration des services de santé de base », soulignent les auteurs de l’enquête. Pour beaucoup de citoyens, l’accessibilité aux soins s’avère difficile pour plusieurs raisons dont le manque de médicaments.

Cette enquête réalisée en mars 2022 est l’une des premières provenant d’une organisation indépendante depuis l’avènement de la contractualisation des hôpitaux publics au Togo. Elle montre que la contractualisation présentée par Professeur Moustafa Mijiyawa comme la panacée aux problèmes des hôpitaux publics du Togo n’a pas eu les résultats escomptés.

Considérée comme un technocrate, Professeur Tchin Darre désormais en charge du ministère de la Santé, serait inspiré de soumettre ce système de gestion qui avait pour objectif une amélioration du fonctionnement général et la qualité de l’offre de soins dans les hôpitaux publics à une évaluation rigoureuse. D’autant plus que, selon des sources dignes de foi, le système de contractualisation déployée au Togo n’a aucune base juridique et un manuel de procédure connus. Des anomalies qui peuvent expliquer les difficultés de résultat de cette démarche contractualisation.

Source: lecorrecteur.info