Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité nationale (HCRRUN) a entamé ce 10 décembre 2014 un des volets les plus cruciaux du processus de réconciliation et de justice transitionnelle. Il s’agit des réparations mémorielles au Togo, au cœur d’un atelier national ouvert ce mardi à Lomé.
Trois panels vont meubler la rencontre autour de différents thèmes : « Place de la mémoire dans les sociétés sortant de crises » ; « Lois et réparations mémorielles dans les processus de justice transitionnelle : dilemmes et opportunités » ; « Les réparations mémorielles au Togo : enjeux et défis ».
L’atelier, selon le HCRRUN, est une opportunité pour apporter aux populations des éclairages sur les mesures et les réparations mémorielles suggérées par la CVJR. Il sert de cadre de suggestions et d’élaboration d’approches susceptibles de contribuer à l’exécution du volet mémoriel du programme de réparation. Le but « est de susciter au sein des populations togolaises et des décideurs une compréhension et une vision partagées sur les réparations mémorielles en vue de l’adhésion et l’implication de l’ensemble de la communauté nationale dans la mise en œuvre de ce volet du programme de réparation ».
Il s’agit, en effet, a précisé la présidente du HCRRUN, Awa-Nana Daboya, d’un des volets les plus sensibles, le plus important en matière de processus de réconciliation et de justice transitionnelle. « On a une victime, on n’a beau lui accorder une réparation individuelle, pécuniaire, une réparation médicale. On a une communauté à laquelle on a porté une réparation communautaire et collective mais, quelque part, des séquelles, gravées dans la tête, entachent la mémoire collective du pays. Il faut la réparer d’où ce troisième volet qu’est le volet des réparations mémorielles », a-t-elle commenté.
De ce fait, pendant trois jours, les participants, qui viennent de tous les coins du pays et de toutes les couches sociales, vont prendre connaissance de comment entamer ce type de réparation. « C’est délicat, c’est sensible mais ce n’est pas impossible », a précisé la présidente du HCRRUN.
De façon spécifique, il est attendu de la rencontre, entre autres, que les populations soient édifiées sur les réparations mémorielles en justice transitionnelle, renseignées sur les différents aspects des réparations mémorielles préconisées par la CVJR, aient une meilleure appréhension des difficultés liées à la réalisation des réparations mémorielles ; les populations et les décideurs aient une compréhension commune des réparations mémorielles proposées par la Commission vérité justice et réconciliation.
Atha ASSAN