Créé en juillet dernier, le mouvement de libération nationale Freedom Togo s’apprête à faire sa rentrée politique ce samedi 9 novembre. L’un des fondateurs, Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’État français à l’intégration sous François Mitterrand et ex-candidat à la présidence togolaise, détaille les objectifs de Freedom Togo dans un entretien avec DW.

Dans cet échange, M. Yamgnane dénonce la dérive autoritaire du régime togolais. “Le régime est de plus en plus dictatorial, la presse est muselée. Nous avons vu aussi que nos frères togolais de l’opposition ont été battus, abattus, ridiculisés et nous avons pensé qu’il est temps que nous prenions, nous, la diaspora, la relève, le relais”, affirme-t-il.

À la question de savoir s’il peut mener cette lutte à distance, Kofi Yamgnane évoque des figures historiques : “Dans toutes les luttes de libération, il y a comme ça des hommes et des femmes qui sont à l’étranger, qui fabriquent la résistance depuis l’étranger. Hồ Chí Minh a fait ses études à Paris et c’est de Paris qu’il a lancé le mouvement de libération. Même Lénine était à Paris, De Gaulle était à Londres. Vous savez, les exemples de ces héros qui ont essayé et réussi à libérer leur peuple, c’est très important.”

 

Mettre fin à la division

Le projet de Freedom Togo vise à instaurer une alternative plutôt qu’une simple alternance politique. “Notre but final, notre objectif final, c’est provoquer non pas l’alternance politique, mais l’alternative. Et nous voulons rassembler toute la diaspora togolaiseà l’extérieur et ensuite rassembler le peuple togolais autour de notre intelligence collective pour mettre fin à tout séparatisme, à tout régionalisme, à tout tribalisme, tous ces défauts qui ont marqué la lutte au Togo”, ajoute M. Yamgnane.

Interrogé sur les divisions internes à l’opposition, il se montre optimiste : “Nous voyons bien que ça va marcher. Ça marche pour notre rentrée politique de samedi 9 novembre. Nous voyons bien que tout le monde arrive parce que tout le monde a compris que c’est notre dernière chance de proposer et de réussir une alternative pour sauver ce pays.”

Pour rappel, Freedom Togo-MLN a été fondé le 20 juillet 2024 par trois personnalités de la diaspora togolaise : le politicien Kofi Yamgnane, l’homme d’affaires Jean-Sylvanus Olympio et l’ancien ministre de l’Intérieur François Akila-Esso Boko. Ce mouvement est né quelques semaines après la révision constitutionnelle de mai dernier, qui, sous l’initiative du parti au pouvoir, a supprimé les élections présidentielles