Dans les coulisses feutrées du pouvoir togolais se joue une pièce bien rodée : le Cadre Permanent de Concertation (CPC). Théâtre d’ombres où les acteurs de l’opposition, sans le savoir, récitent un texte écrit d’avance par leur adversaire. Mais attention, le rideau pourrait bien tomber sur cette mascarade.

Le mirage de la concertation
Le CPC, initiative du régime en place, se veut une agora moderne où majorité et opposition façonneraient ensemble l’avenir du Togo. Noble intention… en apparence. Car derrière ce décor de dialogue se cache une réalité plus sombre : celle d’un régime autoritaire qui cherche à légitimer son emprise tout en neutralisant ses opposants.
Les participants au CPC sont-ils naïfs ou complices ? Peu importe. Le résultat est le même : ils cautionnent, par leur présence, un système qui perpétue le statu quo. Comme le disait si justement Gene Sharp, théoricien de la résistance non-violente : « La tyrannie, bien que parfois initiée par la force brutale, est souvent maintenue par la coopération des opprimés. »

La force du refus
Face à ce « marché de dupes», quelle alternative ? La réponse se trouve dans les écrits visionnaires de Sharp. Son message est clair : avant tout dialogue, il faut changer le rapport de forces. Comment ? Par le conflit stratégique non-violent.
« Le pouvoir n’est pas monolithique » , nous rappelle Sharp. « Il repose sur les piliers du consentement populaire. »
En refusant de participer à cette mascarade, en organisant la désobéissance civile, l’opposition peut ébranler ces piliers. C’est alors, et alors seulement, que de véritables discussions pourront s’engager.

De l’ombre à la lumière
Le chemin est ardu, certes. Mais l’histoire nous enseigne que les régimes les plus endurcis peuvent vaciller face à une opposition déterminée et stratégique. Rappelons-nous les mots de Sharp : « La non-coopération, pratiquée avec sagesse et courage, est la clé qui ouvre la porte de la liberté. »
Il est temps pour l’opposition togolaise de quitter la table du CPC et de se préparer à investir les rues, les places, les ondes. De transformer chaque citoyen en acteur du changement. Car c’est dans la mobilisation populaire, et non dans les salons feutrés, que se forgera l’avenir du Togo.
L’heure n’est plus au dialogue de façade. L’heure est à l’action. Et si le pouvoir refuse d’entendre la voix du peuple, qu’il se souvienne de cet avertissement : « Ceux qui rendent la révolution pacifique impossible rendront la révolution violente inévitable » (John F. Kennedy).

Le choix est clair : soit le régime ouvre la voie à un véritable changement, soit il risque d’être emporté par la vague qu’il aura lui-même provoquée. L’illusion du dialogue a assez duré. Il est temps que le rideau tombe sur cette farce et que s’ouvre enfin le véritable spectacle de la démocratie togolaise.

Gnimdéwa Atakpama