L’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) a révélé, mercredi 11 décembre 2024, des irrégularités majeures dans la gestion des marchés publics au Togo. Ces conclusions, issues d’une enquête approfondie, ont été présentées au cours d’un atelier de sensibilisation organisé à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Cet événement a réuni des partenaires techniques et financiers, des opérateurs économiques, des personnes responsables de marchés publics, des acteurs de la société civile et des professionnels des médias.
Le rapport de l’ARCOP dresse un tableau alarmant des pratiques frauduleuses observées au sein des autorités contractantes. Parmi les infractions relevées figurent : l’utilisation de documents falsifiés, des collusions, des conflits d’intérêts, des soumissions de documents antidatés, ainsi que des négociations de prix en dehors des référentiels officiels. L’enquête pointe également du doigt l’annulation arbitraire de procédures sans autorisation préalable et l’absence de validation des appels à concurrence ou des rapports d’analyse des offres.
« Nos investigations ont révélé des dysfonctionnements graves à chaque étape du processus de passation des marchés, favorisant souvent des intérêts privés au détriment de l’intérêt général », a déclaré Hillah Messan Louis, Directeur des investigations et enquêtes de l’ARCOP.
Face à l’ampleur de ces manquements, l’ARCOP multiplie les actions de sensibilisation pour mobiliser tous les acteurs impliqués. L’objectif : faire comprendre l’impact négatif de ces pratiques sur le développement socio-économique du pays.
« La corruption est un frein majeur à la croissance. Elle décourage les investissements, réduit la productivité, augmente les coûts et compromet les opportunités d’emploi et de développement pour l’ensemble de la population », a souligné Aftar Touré Morou, Directeur général de l’ARCOP.
Pour renforcer la lutte contre ces dérives, l’ARCOP a mis en place des mécanismes de signalement accessibles à tous. Un numéro vert (8000 8898) et une plateforme en ligne sur le site officiel arcop.tg permettent aux citoyens de dénoncer les cas de fraude ou de corruption. Depuis leur lancement, 133 signalements ont été enregistrés, impliquant divers acteurs du secteur des marchés publics.
L’enquête ayant servi de base au rapport de l’ARCOP a couvert 17 communes réparties dans les régions du Grand Lomé, des Plateaux, de la Centrale, de Kara et des Maritimes.
Albertine A.