Le Président togolais Faure Gnassingbé plaide pour une réforme profonde des institutions internationales afin de faire face aux crises mondiales.
À l’occasion du Sommet de l’Avenir qui s’est tenu le 23 septembre 2024 au siège des Nations Unies à New York, le Président de la République, Faure Gnassingbé a pris la parole pour proposer une réforme en profondeur de la gouvernance mondiale.
Dans un contexte marqué par les crises sanitaires, économiques et sécuritaires, il a souligné l’importance de repenser le multilatéralisme et d’adopter des réponses globales et collectives.
Dès le début de son discours, le Chef de l’État togolais a mis l’accent sur la nature interdépendante des crises actuelles – qu’elles soient alimentaires, sécuritaires ou écologiques. Il a rappelé que ces défis dépassent les capacités individuelles des États et nécessitent des réponses coordonnées à l’échelle internationale. “Face à des crises systémiques, nous avons besoin de solutions globales”, a-t-il lancé du haut de l’estrade du siège de l’ONU.
Le Président a également insisté sur l’asymétrie de ces crises, soulignant qu’elles frappent souvent de plein fouet des régions qui ne sont pas directement responsables de leur origine, exacerbant ainsi les inégalités mondiales.
Le Président Faure Gnassingbé a plaidé pour une réforme du multilatéralisme, affirmant que les institutions onusiennes sont aujourd’hui inadaptées aux défis contemporains. “La gouvernance de nos institutions mondiales est obsolète à bien des égards”, a-t-il déclaré. Selon lui, les engagements actuels des pays membres n’ont pas permis de trouver des solutions réellement efficaces aux crises mondiales.
Il a appelé à la création d’un nouveau modèle de coopération internationale, capable de répondre aux réalités actuelles. “Nous avons besoin d’un cadre politique mondial rénové, où l’action collective et coordonnée de nos États sera au cœur des solutions.”
Dans son intervention, Faure Gnassingbé a mis en lumière le rôle stratégique de l’Afrique dans l’avenir du développement mondial. Avec une population jeune et dynamique, et des opportunités d’investissement dans des secteurs innovants tels que l’économie verte et bleue, l’Afrique représente un pôle de croissance incontournable.
Il a souligné l’importance des partenariats public-privé pour accélérer le développement du continent, en mettant l’accent sur la nécessité de créer des modèles de coopération multipartite adaptés aux réalités africaines.
Concernant le développement du Togo, le Président a insisté sur la nécessité de bâtir un État fort, au centre de toute action de développement. Il a souligné que l’État doit jouer un rôle de coordination dans l’aide internationale, en partenariat avec le secteur privé et la société civile. Selon lui, l’aide internationale doit être mieux adaptée aux besoins réels des populations, souvent déconnectée des réalités locales.
“L’État est le garant de l’intérêt général et de la protection des générations futures. C’est pourquoi il doit être au cœur des solutions pour le développement”, a-t-il martelé.
Enfin, le Président de la République a lancé un appel fort pour un respect accru de la dignité et de l’égalité des peuples africains sur la scène internationale. Il a insisté sur la nécessité de garantir une représentation équitable et inclusive dans toutes les instances de gouvernance mondiale. “Nous ne pouvons construire un avenir meilleur que si toutes les voix sont entendues et respectées”, a-t-il déclaré.
Le sommet s’est conclu par l’adoption unanime du “Pacte pour l’avenir”, un document phare destiné à renforcer la coopération internationale face aux défis globaux. Ce pacte comprend plusieurs annexes, dont le “Pacte numérique mondial” et la “Déclaration sur les générations futures”, soulignant l’importance de construire un monde plus juste, inclusif et durable.
Le discours du Président Faure Gnassingbé a marqué un moment fort de cette rencontre, réaffirmant l’engagement du Togo à contribuer à un avenir plus solidaire et à une gouvernance mondiale plus équitable.
Anika A.